mardi 28 octobre 2014

D'Essaouira à Agadir : extra-dry

Départ d’Essaouira en direction d’Agadir sous une chaleur accablante. C’est parti pour 150 km vers le sud d’abord à travers les plantations d’arganiers puis le long de la côte. LE seul mot qui vienne à l’esprit est extra-dry. La terre ressemble à du sable aggloméré ; les arbres sont secs au point de paraître morts. Partout des tourbillons de poussière qui entrainent dans leur sillage des sacs en plastique qui finissent accrochés aux épineux. Au milieu de cette désolation on n’a vraiment aucune raison de partir se promener en pleine nature. 

  
Seuls quelques points de verdure donnent de la couleur au paysage.


Après une centaine de kilomètres parmi ces terres et villages désolés, nous débouchons enfin sur l’Atlantique.  




Les rouleaux qui déferlent et les vagues qui s’abattent sur les rochers sont impressionnants et ont préservé une cote des constructions moches et sauvages. Malheureusement, on arrive très vite à Tagazzoute et là, c’est la cata!
Ca commence avec des constructions très moches, se poursuit avec la traversée d’un village dont la rue principale est bordée de cafés dans le style surfeurs qui donnent plutôt le bourdon et s’achève avec la construction d’un énorme complexe touristique « Taghazout Bay » dont les pancartes mentionnent le futur golf, arrosé avec de l'eau durable bien entendu. 



Dans ces moments là, je me découvre une capacité d’indignation quasi intacte ! Comment peut-on imaginer implanter un golf alors qu’il n’y a manifestement pas assez d’eau pour les habitants et les cultures. Quel est le degré de sottise d'hypocrisie à atteindre pour en arriver à programmer des investissements de la sorte? L’arrivée sur Agadir n’arrange rien. Enorme marina, hôtels-clubs avec piscine et lobby surdimensionnés. Après les délices d’Essaouira, on a l’impression de plonger dans un plein cauchemar touristique. Impression confirmée par un aller-retour express sur le front de mer. 
Il ne restait plus qu'à boire une petite bière en regardant la montagne!

Rendez-vous à la page Aide voyages pour savoir où ne pas aller.

lundi 27 octobre 2014

Flâneries à Mogador

Comme nous avons décidé de passer une nuit de plus à Essaouira, nous avons décidé de prendre notre temps. En discutant avec Sylvie, du Riad Malaika, il parait que ça fait souvent ça ici. L'esprit de Mogador!
Première étape : le marché au poissons le long du port de pêche. La pêches est vraiment impressionnante. Il y a même des murènes. Mais odorat sensible s'abstenir.





Pour respirer un peu d'air frais nous décidons de faire une longue promenade le long de la plage, au delà de ce qu'on appelle parfois le fort portugais.
La plage d'Essaouira est une immense plage de sable fin. C'est une longue plage typique de la côte atlantique. Pas le genre que je préfère mais plutôt agréable pour marcher. L'idée est de partir du port et marcher vers le sud, en direction des éoliennes. Plus on s'éloigne de la ville, moins il y a de monde, sauf au droit d'un complexe touristique où sont parqués dromadaires, chevaux et quads. Une fois cette faune passée, on est pratiquement seul sur la rive et la balade est vraiment vivifiante. 


Pour se reposer de cette longue marche (une dizaine de kilomètres au total quand même), une pause terrasse avec goûter est bienvenue. Evidemment, le coca est local.

Comme ma collection de portes s'est étoffée depuis le premier lot diffusé sur FB, je complète et ordonne le tout.

 

Bon, autant le dire, nous avons surtout flané. Qu'est ce que c'est bon !

dimanche 26 octobre 2014

Pause automnale à Essaouira

Deux mois après (seulement !) être rentrés de vacances, nous avions déjà l’impression d’être sur les rotules. La programmation du CIFEPME à Agadir est donc tombée à point pour fournir l’occasion d’un petit break. 
Nous étions d’accord sur un point : pas question de passer 4 jours à Agadir. La question était donc d’arbitrer entre montagne ou mer. La météo en a décidé pour nous. Après des mois de sécheresse, les villages de montagnes sont totalement désertiques. Pas la moindre cascade ni le plus petit coin de verdure. Ce sera donc Essaouira. Sur les conseils d’un connaisseur, nous réservons donc une chambre au Riad Malaika (bonne pioche, voir ici), louons une voiture pour ne pas rester parqués et nous voilà partis. Première soirée sur les remparts d’Essaouira. Le coucher de soleil est superbe et le vent léger qui souffle garanti de fins nuages aux effets drapés.



Vue depuis la terrasse du café Florida
Pour faire simple, quitte à être brutale, Essaouira, c’est Marrakech en encore mieux. Ce n’est pas seulement à cause de la présence de l’océan, du joli marché au poisson ou des rues plus aérées mais aussi parce que le tourisme y est moins agressif. On profite donc davantage de la médina et des longues promenades dans les ruelles. Créée en 1760, la ville a un coté très cosmopolite (je reparlerai un peu plus loin de la mellah, le quartier juif dont il ne reste pour ainsi dire rien) qui date de son origine et qui est resté. On n’est pas étonné d’apprendre qu’Essaouira est jumelée à Saint Malo. L'équation port + fort + remparts donnent l'impression d'être dans une ville fortifiée française. Ce qui est un peu le cas puisqu'après la période portugaise dont il reste justement les remparts, Mogador a longtemps été occupée par les français.

Le bastion nord

Barques de pêcheur au port

Une fois pris un bol bol d'iode, l'intérieur de la médina mérite aussi le détour. Dans l'ordre de notre circuit, quelques photos parfois volées à des marchands récalcitrants.
Le marché de la rue Zerktouni près de la porte est de la ville

 Le Mellah, ancien quartier juif




Petite pause pour profiter de la terrasse et se protéger de la chaleur (hé oui!) avant d'aller faire une grande balade sur la plage. A demain !

dimanche 19 octobre 2014

Rando d'automne

Après une longue interruption estivale nous avons repris le programme de rando pour une dernière marche avant l'hiver. En guise d'automne, nous avons eu droit à une vraie journée estivale entre Dourdan et Etrechy.
Pour voir la suite, cliquer ici.

dimanche 12 octobre 2014

Back in USSR

Nous avions hésité à aller le voir la semaine dernière car le WE se voulait optimiste, mais nous sommes passés à l'acte hier soir pour voir Leviathan le 4ème long métrage d'Andrei Zvyagintsev présenté au dernier Festival de Cannes (bande annonce en ligne ici et interview à lire ).




L'histoire est simple et universelle : Kolia vit avec sa femme et son fils dans une maison isolée près d'une petite ville russe. Le maire désire mettre la main sur la propriété. La lutte s'engage entre Kolia et le maire avec, en toile de fond, les autorités mafieuses, le système juridique moins efficace que le chantage et l'église orthodoxe qui soutient le système.
Tous les ingrédients sont réunis pour un scénario dramatique, désespéré et sans issue:  la pseudo démocratie, la corruption, la religion et la vodka. Mais, comme dans un roman de Gogol, il y a des moments comiques. Exemple: la scène de tir au cours du pique-nique d'anniversaire. Après avoir descendu toutes les bouteilles de vodka (à tous les sens du terme) l'un des compères sort de la voiture les portraits des anciens dirigeants, Lénine, Brejnev, Gorbatchev, etc., pour les utiliser comme cibles. « Où sont les plus récents? » demande l'un des participants. « On n'a pas encore le recul historique », réplique un autre. Ce doit être une blague traditionnelle. Nous l'avons entendue pendant le voyage en Sibérie.
Tout comme l'affiche, les images sont magnifiques. Le film a été tourné à Kirovsk au bord de la mer de Barents dans l'oblast de Mourmansk. Encore une destination de voyage à ajouter à la déjà longue liste!


On trouve un reportage agrémenté de photos paru juste après la sortie du film ici. Petite anecdote: Zvyagintsev est né à Novosibirsk. On comprend son goût pour les paysages désolés, le dépouillement, l'aridité et la lumière boréale. A la manière des photos d'Alexander Gronsky, l'un de mes photographes favoris. 

Pour continuer dans le registre photographique et après en avoir débattu avec Paule qui tient un très chouette blog, 1000 Lieux, nous avons passé un long moment à la maison européenne de la photographie. 

Il est trop tard pour la rétrospective de René Burri, Mouvements. Petite remarque désagréable en passant : que celui/celle qui a eu l'idée de remplacer les étiquettes informatives à coté de chaque cliché par un nombre très insuffisant de fiches plastifiées disposées à l'entrée de chaque salle se fasse botter les fesses.

Il est par contre encore temps de découvrir le journaliste reporteur spécialiste et certainement aussi amoureux du continent africain, Pascal Maitre


Pour les curieux, sachez que les couleurs sur-vitaminées et les blancs très purs ne sont pas dus à photoshop mais à un procédé de tirage aujourd'hui disparu. Il s'agit du cibachrome (connu aussi sous le nom de Ilfochromeproduit par Ilford qui permet d'avoir un tirage papier à partir d'un film inversible, souvent une diapositive couleur. D'après le panneau explicatif il a été abandonné en 2012. 

Autre section à prendre le temps de voir, les salles consacrées à la série Suspense de Tim Parchikov, photos qui ont toutes l'air d'être prises par surprise (j'en doute quand même) et dont les contours un peu flous font penser aux images de Mulholland drive (je n'ai jamais rien compris à David Linch mais c'est secondaire).




Comme en plus, Parchikov a eu le bon goût de naître à Moscou, je peux finir ce post comme je l'avais commencé : en Russie !