dimanche 7 septembre 2014

La Chine à Versailles

Le souhait exprimé sur FB a été exhaussé, il a fait beau aujourd'hui. Comme prévu direction St Lazare pour se rendre à Versailles voir l'exposition qui commémore les 50 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la France.
Nous avions un peu trainé le matin mais, finalement, nous nous en sommes bien portés car nous sommes arrivés au château alors que la première fournée de groupes en sortait et que la seconde était encore en train de déjeuner. 


En arrivant vers 13 heures nous avons évité la queue à la billetterie et à l'entrée mais pas la procession pour la visite complète. Si on a déjà vu 15 fois la galerie des glaces et la chambre du roi, il y a une astuce pour shunter tout le circuit. Passer par l'escalier qui mène au café Angelina (à gauche de la cour royale), une fois en haut aller à droite en direction de la salle du sacre de Napoléon où est accrochée une copie faite par David de l'original exposé au Louvre puis, au fond de la salle, prendre le petit couloir à droite. 
Et là, on arrive enfin.

L'affiche de l'expo, aucune reproduction en vente (on ne dit pas bravo)
L'exposition retrace l'histoire des échanges politiques et artistiques entre la Chine et la France au XVIIIe siècle. Louis XIV n'est pas à l'initiative des échanges commerciaux avec l'Empire du milieu mais il a accordé une grande importance à l'établissement d'une politique diplomatique en direction de l'orient notamment en créant la mission jésuite française. Les rapports avec la Chine se sont accentués sous Louis XV et de Louis XVI, en particulier grâce au ministre Henri-Léonard Bertin (1720-1792. Cette politique mène à des échanges scientifiques et intellectuels intense et influence la création artistique à la cour de Versailles dans tous les domaines, y compris la littérature. Quand il ne s'agit pas carrément d'imitations.

L'exposition illustre la manière dont les artistes français ont intégré les productions artistiques chinoises. A partir de 150 oeuvres environ, on comprend que dès Louis XIV, les chinoiseries étaient donc très prisées en France. Comme les photos sont interdites, les images qui suivent sont soit récupérées sur les pages que le site internet du château de Versailles consacre à l'exposition, soit des scans du catalogue, soit téléchargées à partir d'autres sites.

On voit évidemment des porcelaines chinoises ou à la manière de ...

Trois vases oeuf à décor chinois, Manufacture royale de Sèvres, 1775Fontaine à parfum en porcelaine de Chine et bronze doré (Jindezhen, Chine, 1662-1722)
                                                           

... des éléments d'architecture comme ce manège installé pour Marie-Antoinette, ...
Jeu de bague chinois de Marie-Antoinette; Claude-Louis Châtelet, 1786

... et des tapisseries, soieries et autres objets précieux.



Tapisserie d'après un carton de Jean-Baptiste Monnoyer, Jean-Baptiste Belin de Fontenay et Guy-Louis Vernansal Manufacture de Beauvais. Premier tiers du XVIIIe siècle.Coupe en jade blanc de Chine
Epoque Ming (1368 - 1644)
Acquise en 1665 par Louis XIV



Esclave descendant une barque de marchandises et chinois fumant et prenant le thé. Huile sur toile peinte vers 1761 par plusieurs artistes français pour le cabinet «des Chinois » de la reine Marie Leszczynska à Versailles.
Les objets et livres exposés retracent également l'intérêt des européens pour les descriptions de la chine, adressées par les jésuites français à leurs correspondants tout au long du XVIIIe siècle. Les deux très longs règnes que connaissent les deux pays ont peut-être facilité la stabilité des relations. Celui de l’empereur Kangxi a duré de 1661 à 1722 et celui de Louis XIV de 1643 à 1715. Ils était aussi tous deux grands amateurs d'art.


Tout cela m'a terriblement rappelé un livre que j'ai adoré et dont je ne peux pas m'empêcher de parler. Il s'agit du Chapeau de Vermeer, de Timothy Brook, l'un des grands noms de l'histoire globale.


L'idée est escellente. Brook a choisi cinq tableaux de Vermeer (des intérieurs et une des vues extérieures de Delft) une œuvre d’un contemporain, Hendrick Van der Burch, et une faïence de Delft, sans doute de la fin du XVIIè siècle, pour présenter le monde du XVIIème siècle. Chaque chapitre est consacré à un détail de l'oeuvre qui atteste des relations entre différentes parties du monde, des filières, réseaux et circuits d'échange.
Le 3ème chapitre commence avec le tableau "La liseuse à la fenêtre", peint vers 1667 qui l'amène à analyser les échanges entre l'Europe et la Chine. 

Bien sur, la jeune fille, la lumière et les nuances du rideau attirent immédiatement l'oeil mais Brook s'intéresse surtout au tapis turc et à la jatte de fruits, nouvelle « porte d’entrée » sur la Chine. Si les premières porcelaines chinoises ont beaucoup étonné les européens habitués à la faïence, ils ont été complètement séduits par les porcelaines blanches peintes au bleu de cobalt et recouvertes d’un émail brillant. Comme la porcelaine importée était de seconde catégorie, les potiers hollandais ont adapté leurs productions aux goûts de la clientèle. L’un de ces objets hybrides, un grand bol à soupe creux, appelé Klapmuts, est visible sur ce tableau.

Je ferme cette longue parenthèse et signale quand même que la Chine à Versailles aujourd'hui, c'est surtout ça.






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