jeudi 26 juin 2014

Néo-authentique ou dans son jus?

Bon, c'est vrai, il y a eu du laisser-aller de ma part ces derniers temps. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup voyagé et que, surtout, j'ai été légèrement submergée par un excès d'activité. Je ne dirai pas que la vague est passée mais j'ai tout de même décidé de m'accorder la soirée, même sans match à regarder.

Voilà un moment que j'avais en tête l'idée de vous faire découvrir une facette méconnue de mon quartier mais je ne trouvais pas laquelle. Le revival des boutiques boudoirs m'en donne l'occasion. Mais au préalable, il faut faire un détour par le 6ème et Buly 1803 qui est l'exemple le plus parfait de ce phénomène.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore, Buly 1803 est située dans le 6ème arrondissement, juste à coté des Beaux Arts, et c'est l'officine la plus tendance du moment. 
Le concept La boutique a été lancée en avril dernier par Ramdane Touhami (à qui l'on doit le retour de la cire Trudon en 2006) et Victoire de Taillac, son épouseAucune faute de goût, tout est parfait. Tout ça pour vous expliquer que c'est très, très haut de gamme et que le décor vaut vraiment le détour.


Photo: Alexandre Guirkinger

L'à-peu-près et le cheap n'ont pas droit de cité : les meubles d’officine sont en loupes et ronces de noyer, les peintures des plafonds sont superbes, le pavement de terre cuite vernissée est une vraie réussite, les comptoirs sont de marbres rares et, aux murs, sont alignés des centaines de flacons aux étiquettes désuètes à souhait. 
Mais ce n'est pas seulement beau, c'est aussi très très sélect. D'abord parce que Ramdane Touhami est un ami d'Arnaud Montebourg (c'est même écrit dans Next de Libé); c'est dire. Ensuite parce que les produits s'inspirent des catalogue et des recettes de Jean-Vincent Bully (avec 2 L), un célèbre parfumeur du 19ème siècle immortalisé par Balzac dans le personnage de César Birotteau. Et c'est là que je suis vraiment étonnée de ma cohérence parce que César Birotteau (ici et ) est aussi l'un des livres les plus documentés sur les procédures de faillites au XIXème siècle en France. 

Mais pour en revenir à Buly, dites vous bien que tout ça, c'est du fake! Du pseudo authentique! La boutique, avant d'être celle d'un apothicaire très chic, était une galerie d’art. Elle a été décorée pour que le chaland ait l’impression de pénétrer un lieu chargé d’histoire. C'est pour ça qu'il faut vite y aller avant que ce soit so 2014.

Alors que, et c'est là que je reviens près de chez moi -aux antipodes de la rive gauche- j'ai découvert tout près d'ici un vrai petit trésor dans son jus. Un soir, par hasard, en revenant de la gare de l'est par le boulevard de Strasbourg et en lorgnant sur les vitrines des magasins de coiffures afro-antillais, je suis tombée sur ce plafond d'un autre temps.
Quoiqu'assez peu portée sur les perruques et postiches, je n'ai pas pu m'empêcher d'entrer. C'est une ancienne officine qui date de 1761 et dont les occupants successifs ont par bonheur conservé les magnifiques boiseries et le plafond en mosaïque. 
Photos : Paule Hautefort

Pour découvrir cette merveille il faut s'aventurer boulevard de Strasbourg entre la rue du château d'eau et le passage du désir du coté des numéros impairs. Arrivé là, le monde entier s'offre à vous. J'en parlerai une fois prochaine.


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Buly 1803
6, rue Bonaparte
75006 Paris
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